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Une vidéo lunaire de la fille du chef de l’État camerounais, candidat à sa propre succession lors de la présidentielle du 12 octobre, fait le buzz. Elle est récupérée tant par les opposants que par les partisans du régime.
À quelques encablures de la présidentielle camerounaise, Anastasie Brenda Biya Eyenga a publié une vidéo dans laquelle elle annonce sa consigne de vote. Sans nuances, la fille de Paul et Chantal Biya y appelle à ne pas voter pour son père, le 12 octobre, affirmant qu’il a fait « beaucoup de mal au peuple ». Et de conclure : « J’espère qu’on aura un autre président. »
Difficile de séparer, dans l’intervention de la trentenaire, le bon grain politologue de l’ivraie privée. Postée sur le réseau social TikTok, la vidéo est manifestement gorgée de ressentiment personnel. Brenda Biya y affirme avoir subi des mauvais traitements et un tel abandon de la part de ses proches qu’elle souhaite désormais rompre tout contact.
Là où les présumées maltraitances familiales semblent prendre une tournure politique, c’est quand la jeune femme assure recevoir des mises en garde de « proches du pouvoir ». On l’aurait ainsi menacée : « Tu vas overdoser et tu vas mourir »…
Récupération politicienne
Le faible crédit de la fille Biya, en matière de politologie, contraste avec la viralité de ses posts, obligeant plus ou moins chaque camp à réagir. Même si ce genre d’influenceuse triviale n’est censément pas la tasse de thé des opposants à l’actuel chef de l’État, certains soulignent le courage de la tiktokeuse.
Ne pouvant demeurer en reste, les communicants du camp présidentiel ont réussi à identifier, dans la vidéo, ce qui pourrait servir Paul Biya. Pour Patrick Rifoe, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), l’opinion émise par Brenda Biya est la preuve « du caractère démocratique de la famille présidentielle », tout en dénonçant « l’abjection qui consiste à exploiter à des fins politiciennes la détresse d’une jeune femme, fut-elle fille du président de la République ».
Prototype de tiktokeuse ?
Appréciée ou non, Brenda Biya tient sa notoriété numérique, au-delà des réseaux sociaux, de récurrentes interventions souvent gênantes pour l’establishment camerounais. En juillet 2024, la presse n’avait pas manqué de se faire le relai du coming out de la jeune femme, celui d’une bisexualité toujours criminalisée au Cameroun.
Ambitieuse – successivement dans le domaine musical et dans l’entrepreneuriat, avec sa boutique en ligne de vente de perruques Bree Culture Inc Shopping –, la fille du président est-elle plus opportuniste que sincère ? Est-elle tout à la fois l’archétype de la génération Z des scrolleurs compulsifs et l’incarnation des « filles de » désœuvrées ? Elle justifie ses humeurs changeantes par la maladie de Basedow (troubles de la thyroïde). Il est peu probable que sa consigne de vote modifie le résultat de la présidentielle à laquelle son père est candidat, à 92 ans…
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