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Tanzanie : Samia Suluhu Hassan investie présidente malgré les violences électorales

Tanzanie : Samia Suluhu Hassan investie présidente malgré les violences électorales

Samia Suluhu Hassan a été investie présidente de la Tanzanie, lundi. Cette intronisation intervient dans un contexte de violences électorales qui ont fait des centaines de morts ces derniers jours, selon l’opposition. Cette dernière dénonce également un scrutin marqué par une absence de transparence.

Alors qu’au moins 700 personnes ont été tuées ces derniers jours lors de manifestations antirégime en Tanzanie, selon l’opposition, Samia Suluhu Hassan a été investie présidente du pays, lundi 3 novembre.

Promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021, elle est accusée de mener une sévère répression notamment en amont du scrutin, après avoir assoupli au début les restrictions instaurées par son prédécesseur.

« Moi, Samia Suluhu Hassa, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (…) avec diligence et un cœur sincère », a affirmé la cheffe de l’État qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, durant un discours retransmis par la télévision d’État.

La cérémonie, qui n’était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s’est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l’arrivée de la cheffe de l’État, pour chanter les louanges de « Mama Samia », son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires.

Des élections vivement contestées par l’opposition

Samia Suluhu Hassan a obtenu 97,66 % des suffrages, selon la commission électorale. L’élection a été qualifiée de « parodie de démocratie » par l’opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L’opposition a également dénoncé d’importantes tricheries le jour de l’élection, mais aussi sur le taux de participation revendiqué : 87 % de votants selon la commission électorale, quand l’AFP et plusieurs observateurs ont constaté une faible affluence.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche : l’internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d’informations.

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d’hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l’AFP a pu vérifier que certaines d’entre elles n’avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu’elles ont été prises en Tanzanie.

« Traquer les membres de l’opposition et les manifestants »

Un porte-parole du principal parti d’opposition, Chadema, a estimé vendredi qu’au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source de sécurité, qui a alors mentionné « des centaines de morts ». Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d’au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l’idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l’AFP.

D’après des « rapports préoccupants », la police utilise également le blocage d’internet pour « traquer les membres de l’opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos » de ses atrocités, a poursuivi cette source.

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l’arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Les autorités tanzaniennes nient toute violence. « Il n’y a eu aucun usage excessif de la force », a affirmé le ministre tanzanien des Affaires étrangères, Mahmoud Thabit Kombo. « Je n’ai pas vu ces 700 morts ».

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réclamé vendredi une « enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d’utilisation excessive de la force ».

Avec AFP

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