Présidentielle en Côte d’Ivoire : premiers résultats attendus dans la soirée
Afrique
Venezuela : Washington accentue la pression militaire, Maduro dit « non à la guerre des fous »
Amerique
Gen Z au Maroc : plus de 1 500 personnes poursuivies après les manifestations, selon une ONG
Afrique
Madagascar : l’ex-président Andry Rajoelina perd sa nationalité malgache
Afrique
Ghana : Nana Konadu Agyeman-Rawlings n’est plus
Afrique
Crise du carburant au Mali : la transition militaire active un Comité interministériel pour rétablir l’approvisionnement
Afrique
Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo annonce qu’il s’interdira bientôt d’occuper des fonctions politiques
Afrique
RTS - LE JT 20H DU SAMEDI 25 OCTOBRE 2025
ORTB BENIN - LE JT 20H DU SAMEDI 25 OCTOBRE 2025
RTB TV - LE JT 20H DU VENDREDI 24 OCTOBRE 2025
ORTM - LE JT 20H DU SDI 25 OCTOBRE 2025
Mettre à jour
RTN Niger - LE JT 20H30 DU SAMEDI 25 OCTOBRE 2025
EQUINOX TV / LE JT 20H DU VENDREDI 24 OCTOBRE 2025
Ce 25 octobre, les Ivoiriens étaient appelés à choisir leur président. Candidat à sa propre succession, Alassane Ouattara espère l’emporter en un « coup KO », dès ce premier tour, et décrocher un quatrième mandat face à une opposition divisée.
• De premiers résultats sont attendus ce soir, le dépouillement a commencé. Le président de la Commission électorale indépendante, Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a annoncé un taux de participation de l’ordre de 45 à 50%.
• La situation est restée calme, en dépit de quelques incidents signalés dans une dizaine de localités comme à Dabou et Divo. La mobilisation a été particulièrement forte dans le Nord et faible dans l’Ouest.
• Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo, qui n’ont pas été autorisés à se présenter à l’élection, n’ont pas donné de consigne de vote et ne se sont pas encore exprimés aujourd’hui.
18h25 : Début du dépouillement à Abidjan
Le dépouillement a commencé dans le centre de vote situé dans le parking du stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan, dans la commune du Plateau. L’affluence y a été mitigée comme ailleurs dans le pays avec, dans un des bureaux, seulement 37 votants sur 392 inscrits. Dans un autre, 165 votants sur 448 inscrits. « On ne tire pas de conclusion pour le moment », indique un observateur du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) présent.
18h00 : Les bureaux de vote vont officiellement fermer
8,7 millions d’Ivoiriens étaient appelés à participer au scrutin pour élire l’un des cinq candidats validés par le Conseil constitutionnel : Jean-Louis Billon, Ahoua Don Mello, Simone Ehivet Gbagbo, Henriette Lagou et le président sortant Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat.
Quelques incidents ont été signalés dans la journée par l’AFP, notamment des routes coupées dans le Sud et l’Ouest, mais pas de perturbations majeures dans des bureaux de vote, dont certains étaient quasiment déserts dans ces zones qui furent des bastions de l’opposition. Selon des observateurs du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH, société civile), le vote était empêché dans une poignée de localités, dont Mama, le village natal de Laurent Gbagbo.
Exclus du scrutin, ni Tidjane Thiam, le président du PDCI, ni l’ancien chef de l’État Laurent Gbagbo, le patron du PPA-CI, n’ont pris la parole pour s’adresser aux électeurs. La Commission électorale indépendante n’a pas donné les chiffres de la participation au cours de la journée. La plupart des observateurs ont fait part d’une affluence faible à modérée.
17h50 : « Nous sommes en deuil, nous n’avons pas voté », affirme Désiré, rencontré par notre journaliste Jeanne Le Bihan. Leur bureau de vote a été délocalisé à plusieurs kilomètres, et lui et sa famille ne l’ont appris que le 24 au soir. Le voisin de Paul Konan est dans sa cour avec sa famille. Le jeune homme est décédé dans le cadre des violences survenues à Kami, le 22 octobre.
Kami, village situé à 7 kilomètres de Yamoussoukro, fait désormais partie de la ville du fait de l’étalement urbain. C’est ici qu’est né, en 1905, le futur président Félix Houphouët-Boigny. C’est aussi là que les manifestations ont le plus dégénéré dans la capitale, le 22 octobre. La route garde les stigmates des barrières montées par les habitants, faites de tas de bois et de pneus brûlés.
De nombreuses interpellations ont eu lieu entre le 21 et le 22 octobre à Morofé et à Kami, des communes historiquement liées au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Comme Désiré, de nombreux habitants ne sont pas allés voter aujourd’hui. Pas toujours pour répondre à l’appel du Front commun, dont les deux dirigeants inéligibles Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam ont appelé à manifester ces dernières semaines avant de décider de ne pas donner de consignes de vote. Mais aussi par colère, à la suite des tensions qui ont occasionné le décès de Paul Konan.
17h45 : À Yamoussoukro, une journée « calme » après plusieurs jours de violence
Le préfet de Yamoussoukro, Coulibaly Gando, est à l’origine des mesures instaurées à l’occasion des tensions qui ont eu lieu dans la capitale en début de semaine. Le siège de la Commission électorale locale (CEI) a été incendié et ses membres ont été déplacés dans un nouveau lieu. Dans le nord de la ville, les violences ont occasionné un décès, un homme qui selon les autorités essayait de lever les barricades posées par l’opposition.
Un couvre-feu a donc été instauré les journées du 24 et 25 octobre, de 22 heures à 6 heures. « Dans tous les bureaux de vote dans lesquels nous sommes passés, la situation est calme. Rien à signaler, a indiqué Coulibaly Gando, de passage au lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro.Il y a eu des actes regrettables de vandalisme dans certains quartiers. Je saisis l’occasion pour féliciter nos hommes. Dès mercredi, la situation est revenue à la normale et les populations vaquent à leurs occupations. »
17h30 : À Gagnoa, dans la ville natale de Laurent Gbagbo, ses « parents » et les militants du PPA-CI considèrent son absence à la présidentielle du 25 octobre comme une injustice. Certains ont tenté de manifester et ont érigé des barrages à quelques jours du scrutin.
Des tensions y ont été signalées ce matin. Notre correspondante Aïssatou Diallo a sillonné cette ville de l’ouest de la Côte d’Ivoire au début du mois, où elle s’est entretenue avec le père adoptif de l’ancien président.
17h15 : Un prix record du cacao annoncé avant les élections
Le 1ᵉʳ octobre, le président Alassane Ouattara a annoncé personnellement la fixation du prix du cacao à un niveau record : 2800 F CFA par kilo. Un geste très important, à trois semaines des élections, salué par les cacaoculteurs ivoiriens qui n’avaient toujours pas profité significativement de l’augmentation du cours observé depuis début 2024. En Côte d’Ivoire, le prix du cacao est fixé selon un mécanisme complexe basé sur la prise en compte de la vente anticipée de 80 % de la récolte. Les paysans ivoiriens n’avaient obtenu que 1800 F CFA par kilo l’an dernier (puis 2200 F CFA à partir d’avril 2025 pour la campagne intermédiaire) quand leurs homologues camerounais vendaient le leur sur un marché totalement libéralisé à plus de 5000 F CFA.
En Côte d’Ivoire, le secteur du cacao est un des moteurs essentiels de l’économie nationale (14 % du produit intérieur brut). Il fait vivre (directement et indirectement) environ 5 millions de personnes. Si le prix du cacao payé au producteur a atteint un niveau record, le pouvoir d’achat de ces derniers a été divisé par deux par rapport au début des années 1980.
Les récoltes de la campagne 2025/2026 devraient atteindre 1,8 million de tonnes selon les prévisions, en baisse par rapport au pic de 2 millions atteint entre 2019 et 2022. La production est notamment menacée par le réchauffement climatique et le vieillissement des vergers. Pris de court par le geste électoral du président Ouattara, le Ghana voisin a dû à son tour ajuster à la hausse le prix payé à ses cacaoculteurs pour éviter qu’une partie de la production ne passe illégalement la frontière vers la Côte d’Ivoire.
17h00 : Dans la circonscription de Tougbo (nord-est), à la frontière burkinabè où des employés du ministère des Affaires étrangères avaient été enlevés par des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) en août dernier, l’élection se déroule dans le calme. Les électeurs ont été nombreux à sortir pour voter. Un contingent de la police et de la gendarmerie a sillonné les onze bureaux de vote.
Les Forces armées ivoiriennes ont multiplié les patrouilles sur l’ensemble de la circonscription. Ce dispositif sécuritaire a été déployé en raison de la proximité avec le Burkina Faso voisin, où pèse la menace jihadiste. Le sous-préfet de Tougbo Jack Louamy s’est rendu sur le terrain en compagnie des forces de sécurité pour s’assurer du bon déroulement du scrutin.
16h50 : Henriette Lagou appelle à voter pour « un vrai changement »
Depuis Daoukro où elle votait, Henriette Lagou a appelé « toutes les Ivoiriennes et tous les Ivoiriens » à se rendre dans les bureaux de vote. « C’est à cette seule condition que le pays pourra connaître un vrai changement », a-t-elle déclaré, elle dont la validation de la candidature par la Commission électorale indépendante (CEI) avait suscité la surprise, tant elle s’était faite discrète ces dernières années sur la scène politique ivoirienne. Cette proche de l’ancien président Henri Konan Bédié, éphémère ministre de la Famille, de la Femme et de l’Enfant sous Laurent Gbagbo, est soutenue par une coalition de petits partis réunis au sein du Groupement des partenaires pour la paix (GP-Paix).
Elle avait déjà été candidate à la présidentielle de 2015 où elle avait obtenu 0,89 % des suffrages exprimés. Dix ans plus tard, à 66 ans, elle a promis lors de sa campagne de mettre en avant « sa sensibilité féminine » et dénoncé le manque de politique sociale du gouvernement. Elle est, avec Simone Ehivet Gbagbo, l’une des deux femmes en lice aujourd’hui.
16h40 : Notre correspondante Aïssatou Diallo s’est rendue dans deux centres de vote de la commune voisine du Plateau. L’affluence y est très faible cet après-midi.
« Peu de monde habite ici, au Plateau. Et comme il y avait beaucoup de supputations, les gens ont préféré venir voter tôt et rentrer », estime Kassoum, un ingénieur agronome qui réside dans le quartier des affaires. « Pour moi, il était important de voter car c’est mon devoir de citoyen. De plus, parmi les candidats, chacun pouvait trouver quelqu’un qui lui convient », ajoute-t-il.
16h15 : À Abobo, fief du RHDP, peu d’affluence dans l’après-midi
Avec ses 14 bureaux de vote répartis dans deux écoles, le groupe scolaire nord de la commune est l’un des plus grands centres de vote d’Abobo centre. Ici, l’affluence a été importante tôt dans la matinée, en témoignent les urnes à moitié pleines, constate notre journaliste Aïssatou Diallo. Mais aux alentours de 15 heures, rares sont ceux qui font le déplacement.
Trois candidats ont des représentants dans les bureaux d’Abobo : Simone Ehivet Gbagbo, Jean-Louis Billon et Alassane Ouattara. « Tout se passe bien. Le seul souci est que beaucoup de gens n’ont pas récupéré leurs cartes d’électeurs. Nous essayons de les aider à se repérer », explique Abdoulaye Coulibaly, représentant du RHDP. Alors qu’il reste trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, Coulibaly se veut confiant quant à la participation. Pour son parti, Abobo, deuxième commune la plus peuplée d’Abidjan avec ses 1 340 083 habitants selon le recensement de 2021, est très importante. Quelques heures plus tôt, Kandia Camara, maire de la commune et présidente du Sénat, a glissé son bulletin dans l’urne. Elle a invité « les jeunes et les femmes à accomplir leur devoir civique dans le respect des divergences politiques ». « Évitez toute sorte de violence », a-t-elle insisté.
15h45 : Un enjeu majeur est resté absent des débats pendant la campagne électorale : la croissance démographique, qui pourrait faire passer la population de 31 millions d’habitants en 2024 à près de 59 millions d’ici à 2054. Ce rythme met l’économie, les infrastructures et les services publics à l’épreuve, comme le montre l’infographie que Jeune Afrique publiait le 18 octobre dernier. Malgré un PIB en hausse de 6,5 % en 2024, les inégalités persistent, notamment entre zones urbaines et rurales. L’accès à la santé, à l’éducation et à l’énergie progresse mais trop lentement pour absorber cette dynamique démographique. Cette question, à la croisée des politiques économiques et sociales, sera l’un des tests majeurs pour le futur président, tant elle conditionne la stabilité et la prospérité du pays dans les décennies à venir.
15h30 : À Yopougon, mobilisation timide dans les urnes pour « un samedi comme un autre »
À la mi-journée, aucun incident n’était à signaler dans l’immense et très convoitée commune de Yopougon, – 1,5 million d’habitants selon le dernier recensement de 2021, dont un tiers d’électeurs -, quadrillée ce jour par les forces de l’ordre, nous signale notre journaliste Florence Richard.
Une commune aujourd’hui dirigée par Adama Bictogo, président de l’Assemblée nationale, qui a lancé d’importants chantiers pour pallier le manque criant d’infrastructures et d’accès aux services sociaux de base. Il s’était imposé en 2023 dans cet ancien bastion pro-Gbagbo devant Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président, en lice pour le PPA-CI de son père et Dia Houphouët Augustin, pour le Parti démocratique de Côte d’Ivoire PDCI.
À « Yop », où résident de nombreux soutiens de l’ancien président radié des listes électorales en raison d’une condamnation judiciaire, plusieurs centres de vote visités par notre journaliste étaient loin de faire le plein. Une affluence très timide qu’Aly explique par la circulation de rumeurs de blocages ou de manifestations. « Beaucoup préfèrent rester chez eux. Ils attendent aussi de voir comment la situation évolue », dit-il. Malgré tout, il dit être allé voter sans crainte. « Pourquoi j’irai voter, cette élection est une mascarade. C’est un samedi comme un autre », revendique Claude, fervent supporter de Laurent Gbagbo. « Avec toute la tension à Yopougon ces dernières semaines, les électeurs boudent très largement cette élection qui n’en est pas une », assure Michel Gbagbo joint par Jeune Afrique.
15h00 : Pour le CNDH, « les électeurs se sont déplacés »
Plus grand pourvoyeur d’observateurs électoraux durant le scrutin avec 2 300 personnes dans 11 500 lieux de vote à travers le pays, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) dresse un premier bilan de cette journée de vote.
« Tout se passe très bien globalement, affirme la présidente Namizata Sangaré, jointe par téléphone par notre journaliste Jeanne Le Bihan. Nous avons relevé des cas d’empêchement de vote et des barrières dressées dans plusieurs zones localisées : dans le Haut-Sassandra, à Daloa, Vavoua, Issia, dans le Soubré à Grand-Zattry, dans le Kouibly à Facobly, à Gagnoa ou encore dans la région de la Mé. Mais ce n’est pas de nature à troubler le bon déroulement du scrutin. »
« Les gens circulent librement, poursuit Sangaré. Les bureaux ont été délocalisés mais les électeurs ont suivi en étant informés régulièrement ». Plus d’une centaine de bureaux de vote ont été délocalisés par mesures de sécurité, notamment à Gagnoa ou à Yamoussoukro. Pour l’heure, le CNDH ne se prononce pas sur le taux de participation, dont les premières estimations devraient être données en milieu d’après-midi.
14h55 : Dès le 5 octobre, soit vingt jours avant le premier tour de la présidentielle, 44 000 femmes et hommes ont été déployés sur l’ensemble du territoire ivoirien : 18 000 policiers, 18 000 gendarmes et environ 8 000 militaires, soit près d’un quart de plus que lors du scrutin de 2020.
Un dispositif XXL pour une élection dont la sécurité constitue l’une des priorités dans un contexte de risque terroriste, de tensions internes et de raidissement des relations avec Ouagadougou. Toutes nos explications à retrouver dans cet article.
14h45 : Quelques incidents signalés
Samedi matin, comme le rapporte l’AFP, quelques incidents – notamment des routes coupées dans le sud et l’ouest – étaient signalés, mais pas de perturbations majeures dans des bureaux de vote, dont certains étaient quasiment déserts dans des zones qui furent des bastions de l’opposition.
Selon des observateurs du Conseil national des droits de l’homme (CNDH, société civile), le vote était empêché dans une poignée de localités, dont Mama, le village natal de Laurent Gbagbo. Au nord-ouest de Yamoussoukro (centre), « des individus ont fait irruption dans un bureau de vote, y ont saccagé le matériel électoral, mis le feu avant de prendre la fuite », a notamment indiqué une source sécuritaire, soulignant que « dans l’ensemble, tout se déroule très bien ».
14h30 : Le président de la CEI s’exprime, des tensions à Gagnoa
Le président de la Commission électorale indépendante (CEI), Ibrahime Coulibaly-Kuibiert, a tenu un point de presse après avoir voté à Cocody. « J’ai appris qu’il y a eu des soubresauts dans certaines zones de vote. L’élection suscite toujours des passions. Il y a certains de nos compatriotes qui peuvent être animés de sentiments peu louables et qui vont venir casser nos matériels. Mais c’est marginal. Nous avons 25 000 bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire. Et je n’ai pas eu vent que le tiers ou le quart ait été endommagé. Tout se passe très bien », a-t-il déclaré à notre correspondante sur place Aïssatou Diallo.
Le président de la CEI a relevé des actes de vandalisme tels que des véhicules caillassés et des agressions, en précisant que tout a été maîtrisé. Il a également signalé des incidents tels que des retards d’agents, des tablettes dysfonctionnelles ainsi que des soucis avec des urnes et les listings. Mais « tout est rentré dans l’ordre », a-t-il ajouté.
À Gagnoa, fief de l’ancien président Laurent Gbagbo inéligible lors de ce scrutin, la tension règne. Dans un communiqué, la superviseuse de la CEI pour le district du Gôh-Djiboua, Me Yapobi Ketty Yolande, a annoncé qu’au total 16 lieux de vote dans la commune de Gagnoa, 5 dans la sous-préfecture de Bayota, 1 dans la sous-préfecture de Ouragahio et 16 dans la sous-préfecture de Guibéroua ont été délocalisés. « Les gens des villages environnants dont les bureaux de vote ont été déplacés ne vont pas voter », confie à Jeune Afrique un membre local du PPA-CI.
Ibrahime Coulibaly-Kuibiert se veut rassurant. « Dans l’ensemble, tout se passe bien. Tous les bureaux de vote sont ouverts. Je voudrais préciser que le vote dure dix heures et que les bureaux qui ont ouvert avec du retard le resteront jusqu’à la fin de ce délai. »
14h10 : Le ministre du Commerce et de l’Industrie Souleymane Diarrassouba, fervent partisan du RHDP, a voté dans sa ville natale, Yamoussoukro, à 10 heures, avant de faire le tour des bureaux de vote. Député de la capitale administrative, il a assuré à notre journaliste Jeanne Le Bihan que « les populations sont sorties. Lorsqu’on regarde l’affluence au niveau des différents bureaux, ce n’est pas très loin de ce qu’on a l’habitude de voir. Même si on constate que dans les quartiers de nos opposants, il y a une baisse de l’affluence par rapport au dernier scrutin. »
Au sujet de la délocalisation d’une centaine de bureaux de vote situés dans des localités en périphérie pour être regroupés, il a expliqué que « compte tenu du contexte, ces localités – environ 23 % des bureaux de vote de Yamoussoukro – ont été rapprochées de la capitale pour que les uns et les autres puissent voter. Ça a nécessité la mise en place de dispositifs logistiques pour aller chercher les populations de ces villages pour qu’ils viennent voter. Ce n’était pas prévu. »
14h00 : Qui surveille le vote ?
La Commission électorale indépendante (CEI), en charge de l’organisation du scrutin, a validé les demandes d’observation venues de plus de soixante organisations différentes.
La mission conjointe de l’Union africaine et de la Cedeao est en première ligne avec une importante délégation dirigée par le vice-président nigérian Oluyemi Oluleki Osinbajo, secondé par le Gambien Baboucar Blaise Jagne et le Tchadien Mahamat Saleh Annadif. Pas moins de 251 observateurs (187 de la Cedeao et 66 de l’UA) issus de 28 pays africains sont déployés dans les bureaux.
L’Union européenne n’a pas dépêché de délégations dans le pays, mais elle finance plusieurs missions.
13h40 : À Yamoussoukro, deux électorats, deux ambiances
Entre Dioulakro et Nzuessi, la différence est flagrante, relève notre journaliste Jeanne Le Bihan. Dans le quartier dioula, dont l’électorat est fermement attaché au RHDP d’Alassane Ouattara, les files d’attente s’étirent en cette fin de matinée, et l’ambiance est à la fête. « J’ai voté pour notre Boua national, notre Vieux ! » lance, euphorique, un électeur du groupe scolaire de Dioulakro, l’un des plus importants centres de vote. Autour de lui, des commerçantes ont apporté des plats et des boissons pour les vendre. « Bien sûr que j’ai voté pour Ouattara, il n’y a qu’un candidat ici », renchérit une électrice assise avec ses amies qui viennent de déposer leur bulletin dans l’urne.
Mais dans le quartier d’en face, dont une partie est bloquée par un dispositif de sécurité, les lieux de vote sont presque déserts. Quelques électeurs attendent dans l’un des bureaux de l’école Zaher. « Certains vont venir plus tard car leur bureau a été relocalisé », explique un des assesseurs de la Commission électorale indépendante (CEI). Dans les villages autour de Yamoussoukro, au moins quatre-vingts centres ont été délocalisés à la dernière minute, en raison des tensions électorales. Mais la CEI a laissé à la charge des candidats, ou des populations elles-mêmes, le soin de déplacer les électeurs. Plus au nord, près de la garde républicaine, le Centre de formation professionnelle a reçu le vote du ministre du Commerce, Souleymane Diarrassouba. Tôt ce matin, moins d’une dizaine de votants étaient là en même temps que lui. Vers 11h30, au centre de vote Mamie Adjoua, dans le quartier Habitat lui aussi acquis au PDCI, le son de cloche est similaire.
13h25 : Avec une croissance supérieure à 6 % en moyenne depuis 2012, la Côte d’Ivoire est la locomotive de l’Uemoa, contribuant à 40 % de son produit intérieur brut (PIB). Leader mondial sur les marchés du cacao et de l’anacarde, le pays s’appuie sur une économie plus diversifiée que les autres pays francophones de la région : un secteur primaire (14,8 % du PIB en 2024) dominé par l’agriculture, un secteur secondaire (23,7 % du PIB en 2024) centré sur l’industrie extractive, l’énergie, l’agroalimentaire et le BTP, et un secteur tertiaire majoritaire (61,6 % du PIB), tiré par les télécommunications, les transports, le commerce et les services financiers.
Pourtant, les défis sociaux sont nombreux. Le poids du secteur informel (la moitié du PIB) reste écrasant. Il représente près de 90 % des emplois, selon la Banque africaine de développement. L’espérance de vie s’élève à 62 ans (contre 63 ans en Afrique subsaharienne), et le pays se classe 159e sur 193 pays dans le classement de l’indice de développement humain 2023 des Nations unies. Des inégalités importantes subsistent entre Abidjan – qui regroupe 22 % de la population et concentre 80 % de l’activité économique – et le reste du pays.
12h45 : Ahoua Don Mello, le candidat dissident du PPA-CI, a voté
Ahoua Don Mello a déposé son bulletin dans une urne du lycée Sainte-Marie, le même centre de vote qu’Alassane et Dominique Ouattara, ou encore que le vice-président Tiémoko Meyliet Koné. « La voix des urnes, c’est la voix la plus pertinente lorsqu’on veut mettre fin à quelque chose qu’on ne veut pas. Je ne veux pas de parti-État et je suis venu l’exprimer ouvertement », a-t-il déclaré. Le vice-président de l’Alliance internationale des Brics a décidé de faire cavalier seul en l’absence de candidat du PPA-CI, Laurent Gbagbo ayant été déclaré inéligible.
Le candidat panafricaniste, qui se félicite d’entretenir d’excellentes relations avec Moscou, a longuement discuté avec Simone Ehivet Gbagbo, compagne de route de la gauche ivoirienne, pour élaborer une stratégie commune. Des négociations qui se sont soldées par un échec dans la dernière ligne droite avant le scrutin. Ahoua Don Mello a refusé de retirer sa candidature au profit de l’ex-première dame, même si les candidats étaient tombés d’accord sur une coalition au second tour de l’élection présidentielle – dont la tenue est peu probable.
Des palais africains au Kremlin, nous avions enquêté, au début du mois, sur ses réseaux.
12h30 : À Moossou : « Pourquoi aller voter ? C’est déjà plié »
À Moossou, ville natale de Simone Ehivet Gbagbo située près de la station balnéaire de Grand-Bassam, les bureaux de vote sont loin d’être pris d’assaut avec, à la mi-journée, des urnes qui ne comptent parfois qu’une vingtaine de bulletins ou moins. « C’est triste de constater qu’il n’y a pas d’engouement, ce n’était pas comme ça pour les autres élections », regrette Pascal, observateur pour le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir). Il espère une meilleure mobilisation dans l’après-midi « quand les gens sortiront du travail. »
Deux amis – qui souhaitent rester anonymes – rencontrés dans un maquis près d’un centre de vote n’iront pas voter. « Pourquoi aller voter ? C’est déjà plié. On connaît déjà les résultats de l’élection », affirme l’un d’eux. Les années précédentes, il se déplaçait pour accomplir son devoir citoyen « car le match était plus ouvert ». Cette fois, « la campagne était juste d’un côté », dit-il, refusant de citer des partis ou des noms de leaders politiques. Alors aujourd’hui, les deux trentenaires comptent bien profiter de ce « week-end comme un autre », entre sieste et football.
12h00 : Alassane Ouattara : « Je souhaite que nous ayons les résultats au plus tard demain »
Candidat à sa réélection, le président Alassane Ouattara s’est exprimé à la sortie de son bureau de vote. « J’invite tous les Ivoiriens, de quelque bord qu’ils soient, à aller voter. Voter c’est important, encore plus pour le président de la République, a-t-il déclaré comme nous le rapporte notre journaliste Aïssatou Diallo qui était sur place. Les cinq prochaines années sont des années qui devront faire avancer la Côte d’Ivoire […] J’espère que ce vote sera un vote de confiance et qu’il permettra à chacun de nous exprimer. Il faut le faire dans la paix. La paix est une chose importante. Je souhaite que l’élection se termine bien et que nous ayons les résultats au plus tard demain. »
11h50 : Pendant ce temps, Jean-Louis Billon s’est rendu aux urnes à Dabakala, ville du nord-est de la Côte d’Ivoire, dont il est le député. Exclu de ses fonctions de délégué du PDCI fin août, après avoir présenté sa candidature face à celle du président Tidjane Thiam, l’homme d’affaires est désormais soutenu par la plateforme du Congrès démocratique (CODE).
L’administrateur de Sifca, l’entreprise familiale, compte parmi les hommes les plus riches du pays. L’ancien ministre du Commerce, qui s’attire les foudres de ses anciens alliés du PDCI, a toutefois réussi à convaincre une partie de ses cadres, déçus de la position de ce dernier vis-à-vis de Tidjane Thiam. Nous vous l’expliquions plus en détail dans une analyse publiée jeudi par Jeune Afrique.
11h30 : Alassane Ouattara a voté
Le chef de l’État Alassane Ouattara a voté au lycée Sainte-Marie de Cocody, à Abidjan. Son épouse, la première dame Dominique Ouattara, a glissé son bulletin dans l’urne juste avant lui. Plusieurs personnalités étaient à leurs côtés, parmi lesquelles le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo, le Premier ministre Robert Beugré Mambé ou encore la secrétaire générale et directrice de la communication de la présidence, Masséré Touré Koné.
11h10 : Simone Ehivet Gbagbo a voté à Cocody
Tout près du siège du Mouvement des générations capables (MGC), en face de sa résidence privée, Simone Ehivet Gbagbo a voté à 11h10 au groupe scolaire de la Riviera Golf, à Cocody.
Désormais divorcée de son ex-époux Laurent et à la tête de son propre parti, elle se présente pour la première fois à l’élection présidentielle. Sa réputation de « dame de fer », ses relations avec Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé ou Ahoua Don Mello, sa rancœur envers Alassane Ouattara… La présidente du MGC a répondu il y a quelques jours aux questions de Jeune Afrique. « Si nous ne dialoguons pas avec l’AES, c’est toute l’Afrique de l’Ouest qui va être déstabilisée », prévenait-elle.
11h15 : Pour comprendre les attentes des Abidjanais, notre journaliste Florence Richard a suivi le tracé du futur métro, qui fend Abidjan en deux, du nord au sud, de la commune d’Anyama à celle de Port-Bouët. Une ligne courbe qui traverse la capitale économique ivoirienne, passe de quartiers précaires en zones plus privilégiées.
10h00 : « Pour les autres scrutins, à cette heure, il n’y avait plus aucune place ici, la cour était pleine. » En cette matinée de vote et alors que plusieurs bureaux de Bonoua ont ouvert avec au moins une heure de retard, Augustin s’étonne de la très faible affluence dans le centre situé dans l’enceinte Harris, où des urnes sont toujours vides, témoigne notre journaliste sur place Florence Richard.
Dans ce fief de l’opposition, « beaucoup d’électeurs n’ont pas de candidats pour qui voter », rappelle-t-il. En expliquant aussi que « samedi, le jour de marché, les gens viendront peut-être plus tard ». Aucun incident n’est à signaler dans la localité quadrillée par les forces de l’ordre, où un manifestant a récemment été tué en marge d’une manifestation.
9h45 : « Je constate que sur l’ensemble du territoire, la sécurisation est parfaite. Elle a permis, à l’heure où je vous parle et pour toute la journée, que le vote se déroule dans les conditions les meilleures. Chacun pourra librement aller remplir son devoir », s’est réjoui le général Vagondo Diomandé, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, à la sortie de son bureau de vote situé à Cocody Danga.
La sécurité est l’une des préoccupations principales de ce scrutin. Barricades, tentatives de manifestations malgré leur interdiction, incendies, etc. Des incidents ont eu lieu à travers le pays les jours précédant le vote. Ce matin, à Guéhiébly, une localité de l’ouest de la Côte d’Ivoire dans le département de Duékoué, des tensions ont éclaté. Mais le calme est rapidement revenu après l’intervention des forces de l’ordre.
Au total, 44 000 soldats ont été déployés pour sécuriser le scrutin à travers le pays. Le ministre de l’Intérieur a également lancé un appel aux électeurs : « L’occasion est donnée aujourd’hui à chacun de choisir qui il veut pour diriger notre pays durant les cinq années à venir. Malgré les quelques petites difficultés dues à des incompréhensions que nous avons connues, de façon globale, le pays est très calme ». Après avoir voté, le ministre se rendra notamment à la préfecture de police puis au Centre de coordination des décisions opérationnelles en Côte d’Ivoire, avant de faire un point sur la situation sécuritaire à la presse à la mi-journée.
9h37 : Téné Birahima Ouattara, le ministre de la Défense et frère cadet du président Alassane Ouattara, a voté dans son fief de Kong, dans le nord du pays, un peu avant 8h30, heure locale. Il a ensuite pris la route pour Ferkessédougou, la capitale de la région du Tchologo, dont il est le président.
9h23 : Où vont voter les candidats ?
Comme le vice-président Tiémoko Meyliet Koné, Alassane Ouattara est inscrit au bureau de vote du lycée Sainte-Marie de Cocody (Abidjan), où il devrait croiser Ahoua Don Mello.
L’ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo se rendra au groupe scolaire de Riviera Golf, tandis que Jean-Louis Billon déposera son bulletin à Dabakala, dont il est le député, dans la vallée du Bandama, dans le nord-est du pays. Henriette Lagou votera à Daoukro, sa ville d’origine en pays baoulé, fief électoral du défunt Henri Konan Bédié.
9h00 : Notre journaliste Jeanne Le Bihan vient d’arriver à Yamoussoukro, fief de Félix Houphouët-Boigny et capitale politique et administrative du pays, où un couvre-feu a été décrété hier par la préfecture, « en raison des circonstances locales ».
« Yakro », où un homme est décédé à la suite d’un jet de pierre le 22 octobre, est au cœur de tensions entre manifestants et forces de l’ordre depuis le début de la semaine. Des vidéos de barrages sur les routes et de colonnes de fumée ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
Après l’incendie du siège de la Commission électorale indépendante (CEI) le 20 octobre par des manifestants, ses membres ont été relocalisés. D’importants troubles électoraux avaient déjà eu lieu en 2020 en marge de l’élection, rompant avec la traditionnelle quiétude de la ville-musée. Hier soir, selon un contact sur place, « tout était calme » aux alentours de 22 heures. Ce matin encore, la ville est très calme, beaucoup de commerces sont fermés, rapporte notre journaliste.
8h40 : Les électeurs seront-ils au rendez-vous ?
Les autorités ivoiriennes espèrent un taux de participation autour de 60 % pour asseoir la légitimité des résultats. Il s’était établi à 60 % en 1990 (premier scrutin pluraliste, Félix Houphouët-Boigny face à Laurent Gbagbo) ; à 52,32 % en 1995 (boycott partiel, exclusion d’Alassane Ouattara) ; à 37,42 % en 2000 (candidatures restreintes, exclusion d’Henri Konan Bédié et d’Alassane Ouattara, un taux historiquement faible).
Le rebond est intervenu en 2010 avec le retour dans les urnes de plusieurs figures majeures de la politique ivoirienne (Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara). Cette année-là, la participation avait atteint un niveau record de 81,12 %. Cinq ans et une crise postélectorale plus tard, le Front populaire ivoirien (FPI) de Laurent Gbagbo appelle au boycott et le taux de participation chute de nouveau, pour s’établir à 52,86 %. En 2020, lors d’un scrutin auquel l’opposition refuse de participer et émaillé de violences, il est à peine plus élevé (53,90 %).
8h20 : Le matériel nécessaire aux opérations de vote arrive dans l’enceinte de l’école de Bonoua 1, où dix bureaux s’apprêtent à ouvrir avec un peu de retard. Présidente du bureau numéro 1, Angèle Gnankou attendait cette livraison depuis 7 heures ce matin.
Un soulagement pour elle et la vingtaine d’électeurs déjà présents devant l’établissement scolaire. La ville dirigée par un maire PDCI, située à une soixantaine de kilomètres d’Abidjan et où l’opposition compte de nombreux partisans, est calme. Une personne est morte ici en marge manifestations contre le pouvoir.
8h05 : Les bureaux de vote ouvrent
Les électeurs ont jusqu’à 18 heures pour présenter leur carte, passer la vérification biométrique et déposer leur bulletin dans l’urne. En cette journée de vote, la participation est la grande inconnue. Lors de son dernier meeting le 23 octobre, Alassane Ouattara a appelé les électeurs à se déplacer « massivement », à l’instar des quatre autres candidats.
Mais le Front commun, composé du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et du Parti des peuples africains (PPA-CI), n’a pas donné de consigne de vote. Ni Laurent Gbagbo ni Tidjane Thiam n’ont pour autant appelé ouvertement au boycott, stratégie employée en 2020 lors du dernier scrutin par l’opposition, et dont les résultats ont été décriés.
La Commission électorale indépendante (CEI) avait prolongé la période de retrait des cartes d’électeur, avant d’autoriser, la veille du scrutin, les Ivoiriens à les récupérer directement dans leurs bureaux de vote, le jour même. Elle n’avait pas communiqué sur les chiffres jusqu’à aujourd’hui.
8h00 : Au Lycée Moderne Cocody Angré, une vingtaine de personnes attendent l’ouverture des bureaux de vote. Parmi eux, Mariam, une commerciale de 50 ans.
« Je suis venue accomplir mon devoir de citoyenne et voter pour mon candidat car je crois en lui et je veux la paix. Voter tôt permet d’éviter l’affluence. Et contrairement à ce qui est dit, tout n’est pas joué d’avance », confie-t-elle. Plus loin, un autre électeur, la quarantaine, est passé après son footing. « C’est pour éviter l’affluence car autour de midi il y aura une file d’attente. Je viens voter car c’est mon devoir mais ce sera sûrement un bulletin blanc car mon candidat n’y est pas », dit-il.
Plusieurs observateurs du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) sont déjà sur place. Les représentants des candidats tiennent une petite réunion avant de rejoindre les salles encore en préparation.
7 h45 : La présidentielle se déroule dans un climat tendu. Les deux leaders de l’opposition Tidjane Thiam (PDCI), et Laurent Gbagbo (PPA-CI) en ayant été écartés. Après avoir été radiés des listes électorales (le premier en raison d’une condamnation judiciaire en 2018, le second pour un problème de nationalité), ils ont vu leurs candidatures invalidées par le Conseil constitutionnel. Depuis, ils n’ont eu de cesse de dénoncer une « injustice ».
Les deux hommes se sont toutefois opposés à l’émergence de candidatures alternatives au sein de leur famille politique et ont, ces dernières semaines, tout tenté pour obtenir leur réinscription sur les listes électorales et l’ouverture d’un dialogue politique.
« On a sept jours pour libérer la Côte d’Ivoire », a lancé Tidjane Thiam depuis Paris, le 18 octobre – il y est installé depuis plusieurs mois. Alors que les autorités ivoiriennes y ont vu un appel à l’insurrection, le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a clarifié ses propos polémiques le 23 octobre. « J’ai fait référence au Tout-Puissant, Dieu a mis sept jours pour créer le monde. » Il n’a toutefois pas appelé les manifestants qui sont descendus dans la rue à rentrer chez eux.
7 h30 : Les bureaux de vote ouvriront dans 30 minutes
8,7 millions d’électeurs sont appelés à voter ce samedi, dans les 25 678 bureaux du pays. Le taux de participation s’élevait à 54 % il y a cinq ans, et il sera particulièrement scruté cette année alors que Alassane Ouattara vise une victoire dès le premier tour.
Face au président sortant, ils sont quatre sur la ligne de départ : l’ancienne première dame Simone Ehivet Gbagbo, le député du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) en rupture de ban Jean-Louis Billon, l’éphémère ministre de la Famille, Henriette Lagou, et l’ancien vice-président du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Ahoua Don Mello. Reportages, portraits, interviews, analyses… Nous avons suivi les grands moments de cette campagne électorale, dont nous avons raconté les coulisses et les soubresauts ces dernières semaines. Tous nos articles sont à retrouver ici.
Bonjour et bienvenue dans ce live !
Suivons ensemble l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire grâce à nos journalistes sur place : Aïssatou Diallo, Baudelaire Mieu et Alain Aka à Abidjan, Florence Richard à Bonoua et Jeanne Le Bihan à Yamoussoukro.
Vous saurez tout du déroulement du vote, du contexte particulier dans lequel se tient ce scrutin et des éventuels rebondissements de cette journée décisive. Alassane Ouattara peut-il réussir son « coup KO » ? Un candidat de l’opposition peut-il, malgré les querelles et la désunion, tirer son épingle du jeu et contraindre le président sortant à un deuxième tour ? Cliquez ici pour tout comprendre des enjeux d’une élection qui, quoi qu’il advienne, va contribuer à rebattre les cartes du jeu politique.
par Jeune Afrique
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.