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Au Niger, Abdourahamane Tiani nomme le Conseil consultatif, tremplin d’une « refondation »

Au Niger, Abdourahamane Tiani nomme le Conseil consultatif, tremplin d’une « refondation »

Le secrétariat général du gouvernement nigérien a annoncé la nomination par le chef de l’État des membres d’un Conseil consultatif de la refondation. L’institution doit plancher sur des pistes à suggérer aux autorités pour construire un nouveau Niger.

Si des personnalités éminentes de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont récemment confirmé leur peu d’intérêt à de prochains processus électoraux, présumés gangrenés par les impérialistes, ils n’entendent pas pour autant limiter leurs institutions aux seuls mouvements militaires issus de leurs coups d’États respectifs. Les trois pays, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, sont même prolifiques en matière de structures destinées à démontrer, en dépit d’une anesthésie de la contradiction politique, une volonté de consultation plus « populaire » qu’électorale.

Après que chacun des pays a emprunté la voie d’une (première) rallonge de cinq ans des « mandats » déjà effectués par les hommes en treillis, le président nigérien Abdourahmane Tiani vient de nommer, le 1er mai, les membres d’un Conseil consultatif de la refondation (CCR) officiellement suggéré par les récentes assises, tenues du 15 au 20 février. C’est le 18 avril que fut adoptée l’ordonnance n° 2025-07 portant création de l’organe prévu par l’article 68 de la charte de la refondation. Ce sont aujourd’hui 189 conseillers qui y ont été nommés.

Deux ans et plus…

Près de deux ans après le renversement d’un Mohamed Bazoum obstiné dans sa posture de chef de l’État élu, il est donc question d’une refondation de l’État nigérien, en cohérence avec les us et coutumes ancestraux du pays. Le CCR a pour vocation de fournir au Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) et au gouvernement des avis et des recommandations sur les grandes orientations de la vie nationale. Avis et recommandations formulés à la junte par des personnes choisies… par la junte et exclusivement… consultatifs.

« Silence, on travaille » est donc le message envoyé à ceux qui seraient tentés de revendiquer quelques bribes d’esprit démocrate. Le nouveau Conseil est placé sous l’autorité d’un Bureau de coordination et se compose de six commissions chargées de se concentrer sur les thèmes suivants : la paix et la sécurité, la refondation politique, l’économie, la géopolitique, la justice et un pack qui va de la santé à l’éducation. À défaut d’avoir des conseillers élus, la nouvelle institution revendique une légitimité par la représentation des différentes couches sociales et professionnelles.

Une fois de plus, le régime élargit son champ d’action pour mieux étendre ses pouvoirs et la durée d’usage de ceux-ci. Les militaires sahéliens avaient justifié leur effraction politique par un nécessaire meilleur emploi de compétences militaires dans la reconquête des sécurités nationales. Après avoir présenté le jihad comme une démarche plus globalement impérialiste, ils entendent se mêler durablement – plus longtemps qu’un mandat démocratique habituel – de tout ce qui concerne la vie des citoyens, des questions économiques aux enjeux culturels, toujours sous le prisme d’une émancipation nouvelle.

par Damien Glez
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