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Cote d’Ivoire : Les transformateurs de la noix de cajou peinent à s’approvisionner face aux exportateurs asiatiques autorisés à acheter à l’intérieur

Cote d’Ivoire : Les transformateurs de la noix de cajou peinent à s’approvisionner face aux exportateurs asiatiques autorisés à acheter à l’intérieur

Les transformateurs de la noix de cajou peinent à s’approvisionner face aux exportateurs asiatiques autorisés à acheter à l’intérieur, rapporte une lettre du Groupement des industriels du cajou en Côte d’Ivoire (GIC-CI), envoyé depuis avril 2024 au Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA), dont copie a été transmise mercredi 24 avril 2024 à l’AIP.

A la suite du Groupement des transformateurs de cajou ivoiriens (GTCI), c’est maintenant le Groupement des Industriels du cajou en Côte d’Ivoire, (GIC-CI) regroupant les transformateurs de cajou internationaux et nationaux, qui déplore aussi l’incapacité des transformateurs à s’approvisionner en noix brutes, face à la féroce concurrence des exportateurs asiatiques de noix brutes établis en Cote d’Ivoire.

Le «Gic-CI a écrit ce mois d’avril au directeur général du Conseil du coton et de l’anacarde (CCA) pour demander l’assistance de ce dernier, concernant l’approvisionnement en noix brutes de toutes les usines de transformation de cajou en Côte d’Ivoire.

En effet, les transformateurs de cajou, pour la plupart basés à l’intérieur du pays, sont depuis bientôt trois ans en compétition avec les exportateurs asiatiques qui ont été autorisés par le CCA à acheter des noix brutes à l’intérieur du pays. Avant ces trois dernières années, les exportateurs de cajou étaient autorisés à acheter uniquement dans les ports d’Abidjan et San Pedro.

Depuis que cette autorisation d’acheter à l’intérieur leur a été accordée, les exportateurs asiatiques de cajou fortement subventionnés par leurs gouvernements pour approvisionner les usines en asie, achètent la majorité des noix brutes aux dépens des transformateurs. Les exportateurs asiatiques ont une capacité à surpayer face aux transformateurs en raison de leur forte productivité et des subventions dont ils bénéficient de leur gouvernement en Asie.

C’est d’ailleurs depuis que cette autorisation d’acheter à l’intérieur du pays a été accordée par le CCA aux exportateurs asiatiques que les usines de transformation de cajou ont commencé à faire faillite. En trois ans, une dizaine d’usine ont complètement fermé. Plusieurs autres usines sont aussi à l’arrêt meme si elles ne se sont pas encore déclarées officiellement en faillite.

Alors que la transformation de cajou est une priorité du gouvernement, les opérateurs, qui ont investi dans la transformation de cajou en Côte d’Ivoire, ne comprennent pas pourquoi le CCA n’est pas en mesure d’ajuster la commercialisation intérieure pour permettre l’approvisionnement de leurs usines.

Un transformateur basé dans le nord du pays a fait part de sa frustration. « On nous dit que la transformation de cajou est une priorité pourtant seules les coopératives exportatrices sont subventionnées par le CCA et tout est fait pour appuyer les exportateurs de noix brutes au détriment des transformateurs. Comment se fait-il qu’on autorise les exportateurs à venir à l’intérieur pour nous faire la concurrence directe? Au-delà des déclarations, aucun acte concret n’est réalisé pour assurer notre approvisionnement», s’est- il plaint.

Suite à la lettre du GIC-CI adressée au CCA, le DG du CCA a reçu le 23 avril 2024 une délégation du GIC-CI. Cependant, selon des sources présentes à la réunion, aucune décision n’a été encore prise pour assurer l’approvisionnement des transformateurs. Il y a cinq ans un mécanisme avait été mis en place par le ministère de l’industrie et le CCA pour contraindre les exportateurs à vendre 15% de leurs stocks de noix brutes aux transformateurs en besoin d’approvisionnement.

Cependant ce mécanisme n’a jamais été appliqué sur le terrain par le CCA en raison du coût de transport du stock à payer entre les ports d’Abidjan/San Pedro et les villes de l’intérieur où sont situés les transformateurs. Depuis lors, aucune autre action n’a été menée pour garantir l’approvisionnement des transformateurs, conclut la note.

(AIP)

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