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Coupe du monde 2030 sur trois continents, Mondial 2034 en Arabie saoudite… La Fifa assume malgré les polémiques

Coupe du monde 2030 sur trois continents, Mondial 2034 en Arabie saoudite… La Fifa assume malgré les polémiques

La Fédération internationale a officialisé mercredi, en dépit des critiques, l’attribution des Coupes du monde 2030 et 2034.

La boulimie ne surprend plus personne. Comme les choix opérés par la Fédération internationale de football (Fifa) ces dernières années, avec notamment la mise en place de la très controversée Coupe du monde des clubs l’été prochain (15 juin-13 juillet 2025), synonyme de gavage incessant et d’un calendrier toujours plus colossal. La validation des Coupes du monde 2030 et 2034 mercredi à Zurich, après la consultation des 211 fédérations internationales membres, suscitera aussi débats, critiques et questionnements. Le suspense n’existait pas face à l’absence de concurrence, après de nombreux renoncements pour 2030 et une procédure express pour 2034.

En 2030, direction l’Espagne, le Portugal et le Maroc… mais aussi l’Amérique du Sud avec trois matchs en Uruguay, Argentine et au Paraguay (8 au 9 juin 2030), en plein hiver austral. Un choix sous forme de clin d’œil à la première édition qui s’est déroulée en 1930. À cette époque, treize sélections étaient engagées. Elles seront quarante-huit à partir de 2026. Nouvel exemple du « toujours plus » souhaité par l’instance internationale. Ainsi, six pays organiseront ce « Mondial du centenaire », pour 104 matchs, du 13 juin au 21 juillet 2030. Un attelage qui défie l’entendement, d’un point de vue environnemental, écologique, organisationnel et donc sportif.

Coupe du monde 2030 sur six pays et trois continents, Mondial 2034 en Arabie saoudite, la Fifa avait tout anticipé

Après cette première décision, à savoir « offrir » à trois confédérations (Europe, Afrique, Amérique du Sud) l’organisation du Mondial 2030, la Fifa réussit un coup à deux bandes en décernant l’édition 2034 à l’Arabie saoudite, tuant tout suspense. Là aussi, aucune surprise, puisque le royaume était seul sur la ligne de départ, après l’abandon de l’Australie, qui aurait été refroidi par les vingt-sept petits jours octroyés pour la réalisation du dossier de candidature. « Ce processus de validation est une vaste plaisanterie, avance un habitué des arcanes. Tout était dealé d’avance depuis des mois, entre arrangements et mise sous pression. » Après le Qatar en 2022, place à l’Arabie saoudite douze ans plus tard. Le tout dans un processus aussi opaque que cadenassé.

Certaines fédérations l’ont d’ailleurs souligné, à l’image de la Norvège, qui avançait par la voix de sa présidente, Lise Klaveness, ne pas vouloir voter pour l’Arabie saoudite. « Les propres directives en matière de droits de l’homme n’ont pas non plus été intégrées de manière adéquate dans le processus, ce qui augmente le risque de violations des droits de l’homme. »

Un projet saoudien gargantuesque

Le projet saoudien, qui contraindra le royaume à organiser le Mondial en hiver ou en fin d’automne, comme le Qatar, s’annonce pharaonique. Avec la volonté claire d’organiser « la plus grande Coupe du monde de l’histoire ».

L’Arabie saoudite, qui ne cesse d’investir dans le monde du sport ces dernières années (football, Formule 1, boxe, tennis…) s’apprête à mettre les grands moyens pour un « spectacle grandiose et jamais vu ». Le dossier de candidature a d’ailleurs reçu la note de 419,8 sur 500 par les équipes d’évaluation de la Fifa, soit le meilleur score de tous les prétendants à l’organisation d’une Coupe du monde. Pour être le centre de la planète en 2034, onze nouveaux stades seront construits (sur 15), notamment le Salman International Stadium de Riyad, doté de 92 000 places. Une enceinte, le Neom Stadium, fera aussi parler d’elle en étant construite à 350 mètres au-dessus du sol dans un quartier futuriste. Sans oublier les routes, aéroports et complexes hôteliers nécessaires.
La question des droits humains, le grand sujet autour de l’Arabie saoudite

Comme pour le Qatar, de nombreuses critiques émergent quant au profil de l’Arabie saoudite, royaume ultraconservateur. Amnesty International et l’organisation Sports and Rights Alliance (SRA) ont enjoint à la Fifa d’« interrompre le processus de candidature ». Le sujet de l’exploitation des travailleurs migrants et les discriminations possibles sur les visiteurs LGBT sont au centre des débats.

L’instance internationale répond que les dirigeants saoudiens ont pris des engagements sur ces thématiques tout en imaginant « une probabilité non négligeable que la compétition serve de catalyseur pour les réformes en cours et à venir ». Le football comme vecteur d’avancée sociale. « C’est un message d’unité et de positivité que nous envoyons, assume Gianni Infantino, le président controversé de la Fifa. Nous respirons pour l’unité et l’inclusion. Unissons le monde ensemble avec et à travers le football.»

Par Baptiste Desprez
france24

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