Acceuil » International » Explosions des bipeurs du Hezbollah : une enquête ouverte à Taïwan, des ramifications en Hongrie
Tableau de gauche
Explosions des bipeurs du Hezbollah : une enquête ouverte à Taïwan, des ramifications en Hongrie

Explosions des bipeurs du Hezbollah : une enquête ouverte à Taïwan, des ramifications en Hongrie

Après les deux vagues d’explosions visant les membres du mouvement islamiste libanais Hezbollah ayant fait 37 morts et près de 3 500 blessés, le mystère entourant la fabrication des bipeurs piégés reste entier. Selon le New York Times, ces derniers ont été fabriqués par une société taïwanaise qui a démenti l’information et renvoyé vers une société hongroise au profil surprenant. Une enquête a été ouverte à Taïwan.

Qui a fabriqué les bipeurs piégés qui ont fait des ravages dans les rangs du Hezbollah mardi 17 septembre ?

Les compagnies taïwanaises et hongroises mises en cause ont démenti toute responsabilité dans leur fabrication.

Au lendemain d’une attaque sans précédent visant le système de radiomessagerie utilisé par le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah, la piste est d’abord remontée vers Taïwan.

Mais le groupe Gold Apollo, dont la marque figure sur les appareils, a nié être le fabricant, renvoyant la balle à son partenaire hongrois BAC.

Deux représentants de sociétés taïwanaises ont cependant été auditionnés à Taïwan dans le cadre de l’enquête sur l’origine des bipeurs utilisés par la milice chiite au Liban, a confirmé vendredi 20 septembre le parquet, sans toutefois livrer de noms.

« Nous avons demandé au Bureau d’enquêtes de poursuivre hier (jeudi, ndlr) l’audition en tant que témoins de deux personnes rattachées à des entreprises taïwanaises », a indiqué le bureau des procureurs du district de Shilin, à Taipei.

Le parquet de Taïwan a dit vendredi prendre l’affaire « très au sérieux ». « Nous clarifierons les faits dès que possible, notamment en ce qui concerne l’implication ou non d’entreprises taïwanaises », a souligné le bureau du procureur.

Le parquet a également indiqué que quatre sites avaient été perquisitionnés, notamment dans les districts de Xizhi et de Neihu, à Taipeh. Le siège de Gold Apollo est situé dans le premier et celui d’Apollo Systems dans le second, selon le registre du commerce.

Le ministre de l’économie, Kuo Jyh-huei, a indiqué vendredi à des journalistes que les bipeurs de Gold Apollo fabriqués à Taïwan étaient composés d’éléments bas de gamme, tels que des circuits intégrés et des piles. « Ces appareils ne peuvent pas exploser », a-t-il affirmé, indiquant que Gold Apollo avait exporté 260 000 bipeurs ces deux dernières années sans aucun incident.

Interrogé sur les bipeurs utilisés au Liban par le Hezbollah, il a déclaré que l’on pouvait « être sûr qu’ils ne sont pas produits à Taïwan ».

Le premier ministre Cho Jung-tai a pour sa part réaffirmé vendredi que « la société et Taïwan n’ont pas exporté directement des +pagers+ vers le Liban ».

De Taïwan à la Hongrie

Le New York Times a affirmé que les bipeurs qui ont explosé mardi, tuant des responsables du Hezbollah, avaient été fabriqués par l’entreprise taïwanaise Gold Apollo et piégés par Israël.

Mais Gold Apollo a démenti ces informations, pointant du doigt son partenaire hongrois BAC, qui est autorisé à utiliser sa marque. « Ce ne sont pas nos produits (…) du début à la fin », a affirmé mercredi son directeur, Hsu Ching-kuang, à des journalistes à Taipei.

Le gouvernement hongrois a de son côté assuré que BAC était « un intermédiaire commercial, sans site de production ou opérationnel en Hongrie ».

La PDG de la compagnie, Cristiana Barsony-Arcidiacono, interrogée par la chaîne américaine NBC, a également rejeté un quelconque rôle dans la fabrication des bipeurs, tout en confirmant travailler avec Gold Apollo.

« Je ne fais pas les bipeurs. Je suis juste une intermédiaire. Vous faites erreur », a-t-elle déclaré par téléphone.

Fondée en 2022, la compagnie BAC Consulting est enregistrée à Budapest, dans un bâtiment de deux étages situé en périphérie de la capitale et appartenant à une entreprise qui fournit des adresses de domiciliation, selon une femme présente sur les lieux mercredi matin.

Cristiana Barsony-Arcidiacono apparaît comme la seule employée, selon les documents légaux consultés par l’AFP qui font par ailleurs état d’un chiffre d’affaires annuel de 210 millions de forints (530 000 euros) pour des bénéfices de quelque 45 000 euros.

Sur son site internet, désormais inaccessible mais dont l’AFP a pu consulter une version archivée, BAC dit « œuvrer à l’échelle internationale en tant qu’acteur de changement avec un réseau de consultants ».

La PDG se présente elle-même comme une « conseillère stratégique pour des organisations internationales ».

Des centaines de bipeurs et talkies-walkies utilisés par le mouvement islamiste libanais Hezbollah, soutenu par l’Iran et allié du Hamas palestinien, ont explosé à travers le Liban mardi et mercredi lors d’une attaque sans précédent, ayant fait 37 morts et près de 3 000 blessés.

Le chef du Hezbollah a promis une « terrible » riposte à cette spectaculaire attaque attribuée à Israël.

Avec AFP

Laisser un commentaire

Tableau de droite