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Au Nicaragua, le gouvernement ferme 1 500 ONG, pour la plupart religieuses

Au Nicaragua, le gouvernement ferme 1 500 ONG, pour la plupart religieuses

Au Nicaragua, le gouvernement a décidé lundi de fermer 1 500 ONG, principalement des organismes religieux mais aussi des associations caritatives, sportives, indigènes ou d’anciens combattants du régime sandiniste.

Le gouvernement du Nicaragua a décrété lundi 19 août la fermeture de 1 500 ONG, pour la plupart religieuses, dans ce qui constitue la plus grande dissolution d’organisations ordonnée par le président Daniel Ortega depuis 2018 et les manifestations contre son régime.

Selon une décision du ministère de l’Intérieur, publiée dans le journal officiel La Gaceta, la radiation de ces 1 500 ONG est justifiée par le fait qu’elles « n’ont pas déclaré » leurs « états financiers » pendant des périodes allant de un à 35 ans. Leurs biens seront saisis par l’État.

Plus de 5 100 organisations dissoutes depuis 2018

Il s’agit de la plus importante fermeture massive d’ONG décrétée par le gouvernement. Elle porte à plus de 5 100 le nombre d’organisations civiles dissoutes depuis 2018.

Le Nicaragua a renforcé son arsenal juridique à la suite des manifestations contre le régime du président Ortega en 2018, qui ont fait plus de 300 morts en trois mois, selon l’ONU.

Parmi les ONG fermées se trouvent principalement des organismes religieux mais aussi des associations caritatives, sportives, indigènes ou d’anciens combattants du régime sandiniste.

Le gouvernement du président Ortega affirme notamment que l’Église a soutenu les manifestations antigouvernementales de 2018.

Des attaques « systématiques », selon l’ONU

Fin juillet, un groupe d’experts de l’ONU a dénoncé des attaques « systématiques » menées par le gouvernement du Nicaragua contre l’Église catholique et d’autres confessions chrétiennes, selon une version actualisée en mars du rapport du Conseil des droits de l’Homme.

D’avril 2018 à mars 2024, le groupe a constaté « 73 cas de détentions arbitraires de membres de l’Église catholique et d’autres confessions chrétiennes ».

En plus des prêtres, pasteurs ou séminaristes, sont aussi ciblés des paroissiens ou des laïcs actifs pour la défense des droits humains au sein d’organisations religieuses, souligne le rapport.

Depuis début août, plus d’une dizaine de prêtres ont été arrêtés et la plupart d’entre eux expulsés vers le Vatican.

La Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) a exhorté la semaine dernière le gouvernement du président Ortega à mettre fin à « la répression généralisée et à la persécution religieuse » dans le pays.

Elle a également dénoncé la détention arbitraire d’au moins 141 personnes, détenues dans des conditions insalubres, avec un accès restreint à l’eau potable, à une alimentation adéquate et à des soins médicaux.

Daniel Ortega a gouverné dans les années 1980 après le triomphe de la révolution sandiniste, est revenu au pouvoir en 2007 et a été réélu lors de scrutins non reconnus par Washington, l’Union européenne et des organismes internationaux.

Avec AFP

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